Date de publication : lundi, Sep 11

Point de vue de Gisèle COLGO, Directrice Générale de AFRICAM S.A

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Retrouvez dans le 9ème numéro de LA TENDANCE, une interview accordée par la Directrice Générale de AFRICAM S.A, dans laquelle elle partage son analyse faite des produits d’investissement proposés sur le Marché des Titres Publics et son opinion sur la mobilisation de l’épargne dans l’UMOA

Quels sont les produits de placements que vous proposez aux investisseurs et leur composition ?

Nous gérons actuellement des fonds communs de placement avec plusieurs profils de risques ouverts au public :

  • nous avons un fonds obligataire, le FCP SECURITAS qui est destiné aux investisseurs qui ne veulent pas prendre de risque. C’est un fonds qui investit essentiellement sur des titres obligataires avec un niveau de risque faible.
  • un fonds actions, le FCP VALORIS destiné aux investisseurs ayant une appétence au risque plus élevé. Ce fonds, comme son nom l’indique, investit essentiellement sur les actions et autres titres assimilés qui offrent des niveaux de rendement espérés plus élevés et qui, par conséquent, présentent un niveau de risque plus élevé.
  • un fonds mixte, le FCP EXPANSIO qui investit à la fois en action et en obligation. Il est destiné aux investisseurs avec un profil de risque modéré ou équilibré.

Nous proposons également aux entreprises des Fonds Communs de Placement d’Entreprise (FCPE), qui sont des fonds dédiés uniquement au personnel d’une entreprise. Certaines entreprises ou mutuelles souscrivent au FCPE pour offrir par exemple une retraite complémentaire à leurs employés. Il faut souligner que les mutuelles de travailleurs peuvent également souscrire au FCPE pour leurs membres.

Vous n’êtes pas nombreux au Burkina Faso dans ce segment. Est-ce un avantage ou le secteur n’est-il pas assez intéressant pour attirer des concurrents ?

La culture boursière en général et plus particulièrement la gestion collective ne sont pas développées et assez connues ici au Burkina ; ce qui explique le nombre très limité d’acteurs dans ce segment. Il faut aussi souligner que c’est une activité très réglementée et assez nouvelle qui est soumise à l’agrément de l’AMF-UMOA, après fourniture d’une certaine assurance sur la sécurité des investissements.

C’est un segment très prometteur et comme on le voit dans de nombreux pays où les marchés financiers sont très développés, ce sont les Organismes de Placements Collectifs (OPC) qui sont les principaux animateurs du marché.

Au Burkina, nous sommes les pionniers dans ce domaine et nous essayons de sensibiliser les investisseurs sur tous les avantages qu’ils gagneraient en investissant dans les FCP parce qu’ils offrent des rendements très intéressants et une certaine assurance sur la sécurité des investissements.

Comment démarchez-vous vos clients ? Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans la mobilisation de ressources financières ?

Actuellement, nous privilégions l’approche directe. Le domaine est assez nouveau, donc nous faisons face à une certaine réticence des clients parce qu’ils ne le comprennent pas très bien. Pourtant, c’est un domaine assez rentable. A titre d’exemple, si nous prenons notre fonds mixte, pour quelqu’un qui aurait investi depuis le lancement du fonds en janvier de 2013, il se retrouverait aujourd’hui avec une rentabilité cumulée de plus de 88% sur son investissement initial.

Quelle est la cartographie des investisseurs institutionnels avec qui la SGO travaille ? Qui sont les plus gros acteurs ? Quels sont ceux qui viennent le moins et pourquoi ?

Nous travaillons avec tous les investisseurs institutionnels, que ce soient les sociétés d’assurances, les banques et établissements financiers, les organismes de retraite/prévoyance, ainsi que d’autres grandes sociétés de la place à travers les mutuelles de leurs salariés ou directement avec les structures elles-mêmes. Nous travaillons aussi avec les autres SGO de l’UMOA ou encore avec les SGI. Mais, il faut dire que les sociétés d’assurance sont les plus actives dans ce domaine. Pour ce qui est des banques, qui sont les plus gros investisseurs sur le marché financier, la plupart appartiennent à des groupes qui ont déjà leurs propres SGO intervenant sur le marché.

Intervenez-vous sur le Marché des Titres Publics ? et comment appréciez-vous l’activité sur ce marché ? Le marché secondaire est-il pour vous une nouvelle opportunité pour proposer de nouveaux produits aux investisseurs ?

Nous intervenons sur le Marché de Titres Publics en fonction des opportunités d’investissements qui s’y présentent et dépendamment de la stratégie de gestion adoptée pour chaque fonds. En général, nos interventions se font au niveau du marché primaire. Mais le marché secondaire pourrait être une autre opportunité s’il était plus accessible et plus dynamique.

Quelle est l’analyse faite des produits financiers proposés par le Marché des Titres Publics ?

Le Marché des Titres Publics nous propose essentiellement trois types de produits que sont les Bons Assimilables du Trésor, les Obligations Assimilables du Trésor et les Obligations Synthétiques. Actuellement (ndlr : l’interview a eu lieu en début novembre 2022), les taux sont à la baisse avec des maturités très longues sur certaines émissions. En termes de diversification, nous avons les mêmes émetteurs, à savoir les 8 États de l’UMOA qui émettent sur ce marché. Ce qui fait que les investisseurs se retrouvent avec un portefeuille saturé de ces titres.

Pour les OPCVM, la règle de diversification nous oblige à modérer nos investissements sur certains titres car nos portefeuilles ont quasiment atteint la limite des ratios réglementaires.

Que pensez-vous du Marché des Titres Publics en tant que canal d’investissement ?

Le Marché des Titres Publics est très animé actuellement, avec des émissions par semaine d’au moins deux à trois États. Cet état de fait donne aux investisseurs des choix de placement assez diversifiés et surtout très réguliers. C’est le rendement qu’offre ces placements qui peut être un frein ou un avantage tenant compte de la stratégie d’investissement de chaque investisseur.

Avez-vous des recommandations à proposer pour une meilleure collecte de l’épargne et donc pour une participation plus active des particuliers et des investisseurs institutionnels aux émissions de titres publics ?

Nous proposons le développement du marché secondaire du MTP pour le rendre plus facilement accessible aux différents investisseurs. L’existence du marché secondaire est encore méconnue de la plupart des investisseurs non bancaires. UMOA-Titres gagnerait à faire plus pour la promotion de ce volet.

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