Date de publication : lundi, Juil 18

Interview accordée par M. Mohamed DIA, Spécialiste de la banque

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Retrouvez dans le 7ème numéro de LA TENDANCE qui revient sur la place des banques sur le Marché des Titres Publics, une interview accordée par M. DIA, dans laquelle il partage son avis d’expert sur la question de la place des banques au niveau du financement des Etats à travers le Marché des Titres Publics.

Quelle est la place des banques sur le Marché des Titres Publics ?

Les banques occupent une place importante sur le Marché des Titres Publics, car elles peuvent investir leur excédent et les dépôts des clients. Elles détiennent la majorité des titres publics émis par les Etats membres de la zone. Il est important que les banques continuent de le faire, car c’est la manière indirecte de financer l’économie, vu que le financement des économies nationales par la Banque Centrale est interdit.

En outre, il est très important que les banques sensibilisent davantage leurs clients sur l’importance d’investir sur des instruments qui stimulent l’économie. Cependant, il faudrait une étude approfondie pour s’assurer que les titres publics ne représentent pas un handicap sur le crédit offert au secteur privé ; en terme économique, s’assurer que les titres publics ne créent pas un effet d’éviction.

Comment les établissements bancaires contribuent au financement des Etats sur le MTP ?

Etant donné que notre marché financier régional n’a pas encore atteint son niveau maximal en termes de développement, il est impossible que les Etats puissent financer leur politique de développement sans les banques. Il est à noter que sur le MTP, les banques représentent la majorité des investisseurs. Dans ce cas, nous pouvons dire sans risque de nous tromper que les banques représentent la fondation d’une économie nationale solide. Ces institutions doivent travailler à gagner la confiance des ménages pour mieux mobiliser leurs épargnes. Cette masse monétaire serait ainsi prêtée aux Etats dans le but de financer les investissements qui créeront des emplois. Cette stimulation de l’économie se conjugue avec une forte croissance, mais peut aussi avoir un effet inflationniste si cela se fait trop rapidement.

En résumé, il est important dans notre marché régional que les banques commerciales continuent à accompagner les Etats sur le MTP. Les Etats investiront ces ressources dans des projets créateurs d’emplois comme les projets d’infrastructures qui à leur tour, rendront nos pays compétitifs dans la mise en œuvre de la ZLECAF.

Quelle est la capacité de financement des banques ?

Les capacités de financement sont différentes d’un pays à un autre, d’une zone à une autre. Par exemple, dans les grandes économies capitalistes, comme aux Etats-Unis, même les petites entreprises se financent sur le marché des obligations, mais dans une zone comme la nôtre, le financement se fait à travers les banques. Pour illustrer le danger de ce financement, il faut prendre l’exemple de la crise sanitaire ; la banque centrale réduit le taux directeur et autorise la hausse des réserves des banques pour stimuler l’économie. Cela s’avère être une bonne stratégie si les entreprises veulent continuer à s’endetter, mais dans le cas contraire, cette stratégie peut être perdante. Les institutions financières ont une capacité de financement assez robuste, mais le seul danger est la lenteur dans ce mode de financement et la lourdeur administrative. Il serait judicieux que nos Etats commencent à travailler davantage avec les banques pour moderniser les lignes de crédit de la Banque Centrale dans le but de financer les PME et essayer de rallier cela à un financement de marché.

Comment appréciez-vous les nouveaux instruments de financement proposés par la Banque Centrale sur le MTP ?

Les nouveaux instruments de financement proposés par la BCEAO ont beaucoup aidé les Etats dans le but de faire face à cette crise inattendue. Ils ont été les raisons principales ayant permis d’éviter la récession pour certains pays et la dépression pour d’autres, car si ce n’était pas avec ces modes de financement conjugués au financement rapide des institutions de Bretton Woods, la situation économique aurait pu être catastrophique.

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